Fabriqué dès la fin du XIXe siècle, ce couteau tire son nom de sa forme caractéristique, celle des navettes des métiers à tisser. C'est une sorte de galet allongé, dont les rondeurs ménagent la poche dans laquelle il sait se faire oublier.
Quelquefois appelé navette nogentaise, ce joli petit couteau a été produit en grand nombre et était présent sous différentes appellations au catalogue de nombreux coutelliers comme ceux de la Manufacture d'armes de Saint-Etienne, Dumas 32 ou Rousselon. Certains s'en étaient même fait une sorte de spécialité (Mongin à Biesle, Douris-Chastel...).
Comment le reconnaître
La seule ressemblance qu'on pourrait lui trouver c'est avec le couteau dit "suisse", de type multifonction, mais celui-ci a une forme plus rectangulaire et plus plate. Le manche peut être en bois, la corne lui va bien. On trouve des modèles avec une ou deux mitres (qui cassent un peu la ligne) ou avec palme (chez Mongin par exemple).
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Couteau Navette en corne grise, fabrication Douris-Chastel ©Philippe ROSA |
On le trouve équipé d'une lame seule, mais la plupart du temps il propose 2 ou 3 pièces voire davantage (lime à ongle, tire-bouchon, petite lame, tournevis...), ce qui, en raison de sa petite taille, en fait un couteau assez technique à ajuster.
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Navette 4 pièces, manche en ivoirine |
On peut chiner des Navettes réalisés avec à peu près tous les matériaux qu'un artisan peut exploiter. Manche métal ou synthétique, neutre ou figuratif et surtout en provenance de nombreux pays, le Navette est en quelque sorte un couteau universel. Celui-ci en ABS est signé Issard.
Pour les collectionneurs
De quelques euros à plusieurs centaines, on trouvera des Navettes à tous les prix. Certains modèles sont accessibles dans des ventes aux enchères. Ci-dessous un Navette signé Hermès Paris, dont l'origine Nogentaise (Jacques Mongin à Biesle) ne fait aucun doute.
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Couteau Navette 3 pièces signé Brossard "à la cuillère" ©Philippe ROSA |
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