Le Pradel, une réussite commerciale

Pradel : gloire et décadence d'un couteau régional

Bien qu'il soit esthétiquement très éloigné du Laguiole, le Pradel a quelques analogies avec le couteau Aveyronnais. Car la confusion qui règne autour de son histoire est telle que de nombreux coutelliers s'arrogent la paternité de cet autre couteau emblématique de nos régions.
D'inspiration britanique mais conçu en Auvergne, il est d'abord diffusé en Bretagne et Basse-Normandie, sous la marque "à l'Ancre de Marine" Pradel Chomette (pour Etienne Pradel né en 1821 et son épouse Virginie Chomette).
La famille Colas habitait le village de Pradel, au XVIe siècle. Le patronyme Pradel vient donc d'une contraction linguistique de "le Colas de Pradel", puis Colas-Pradel avant de ne retenir que Pradel.
Au plus fort de sa popularité (dans les années 20), il était diffusé en Bretagne, Normandie, mais aussi en Charente-Maritime, dans les Landes, le Poitou... En résumé sur un bon tiers ouest de la France !
Ci-dessous un magnifique spéciment à manche bois, très léger, mais tout de même doté d'un ressort pour sécuriser la lame.
Pradel-Chomette Couteau régional ©Philippe ROSA
La marque Pradel-Chomette revendique le statut de créateur de ce couteau


Comment reconnaître un Pradel ?

Le Pradel est un couteau à pointe centrée et manche évasé vers le cul qui présente la caractéristique d'être équipé d'un mentonnet saillant à la base de la lame, destiné à en protéger le tranchant lors de la fermeture du couteau.

Le manche est le plus souvent plat, mais le catalogue Pradel-Chomette proposait également des modèles à manche arrondis, ce qui donne à cette version une ressemblance avec le Garonnais.
Sur ce modèle marqué au Sabot, dans le prolongement du mentonnet une mention XC 75 fait référence à la qualité de l'acier utilisé, à haute teneur en carbone. Un métal qui s'aiguise facilement mais s'oxyde plus vite.
Un Pradel très classique, à manche corne

Les modèles à lame unique et manche corne sont les plus nombreux, mais il en existe de nombreuses variantes, à 2 ou 3 lames, quelquefois avec un poinçon ou une scie comme le Charretier. Ici, un Pradel bilame à manche bois de chez "109 il n'y a pas meilleur".

©Philippe ROSA

Quant au manche, l'os cerfé et la tôle emboutie ont été souvent utilisés, avec quelquefois une lame stylet comme sur ce Véritable Menière 66.

Un Pradel en tôle, lame de style pied de mouton ©Philippe ROSA

On trouve chez les brocanteurs la marque Pradel sur tout type de production, souvent les moins qualitatives, et sur des couteaux régionaux géographiquement très éloignés, l'Alpin Pradel par exemple. Ce très beau Pradel de chez Collas doit-il être considéré comme une contrefaçon ?



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