Le Garonnais, appelé aussi le Pyrénéen ou le Girondin, porte le nom d'un fleuve de France. Description un peu courte, mais il est vrai que ce petit couteau régional français est d'une discrétion absolue. A tel point qu'il ne figure pas dans de nombreux ouvrages et sites internet consacrés aux couteaux de nos régions. Que dire de certains auteurs qui le qualifient même de néo-régional, n'ayant sans doute pas eu l'occasion d'en voir des modèles anciens.
On remarquera que sa ligne est proche des productions anglaises de Sheffield au XIXe siècle, on peut donc légitimement penser que sa déclinaison française est très ancienne. On trouve d'ailleurs un Garonnais chez Sabatier dans un catalogue du début du XXe siècle, puis chez Manufrance dans les années 60. De nos jours il n'y a plus guère que la maison Le Sabot pour poursuivre la production. Sa simplicité en fait un couteau bon marché mais ergonomique, très sympa en fond de poche.
Couteau de nos régions le Garonnais, manche en ébène avec insert et lame en 12C27 |
Comment le reconnaître ?
La confusion est fréquente avec le Pradel. Le Garonnais s'en éloigne pourtant clairement au niveau du manche, tout en rondeurs (en corne noire, grise, en os ou plus récemment en bois), alors que le Pradel propose un manche plat. Quant à l'unique paire de mitres, elle est toujours pincée sur ce dernier, alors qu'elle est le plus souvent allongée et arrondie sur le Garonnais. Les différences au niveau de la lame sont plus discrètes. En revanche c'est précisément ce détail qui va différencier un Garonnais d'un Langres, arrondi lui aussi, mais moins trappu (et présentant le plus souvent des mitres filetées).
Couteau de nos régions le Garonnais, manche en ébène |
Couteau de nos régions le Garonnais, manche en genévrier |
On trouve des modèles hybrides, ayant la rondeur du manche du Garonnais et la mitre pincée du Pradel. L'identification sera alors plus périlleuse et laissée à l'appréciation de l'auteur.
Les production récentes ajoutent quelquefois une touche de fantaisie avec l'insertion d'un médaillon "croix d'Oc", comme si la ligne simple de ce sympathique couteau manquait aujourd'hui d'arguments commerciaux.
Pour les collectionneurs
En trouver un ancien modèle relève du challenge ! On pourra avec un peu de chance chiner quelques rares exemplaires signés Saint-Joanis Arbost "à l'épée", ainsi que des versions hybrides chez Bénitier, Tarry-Levigne ou Parapluie à l'épreuve par exemple, esthétiquement plus proches du Pradel avec leur mitre courte et pincée.
Avec un peu de chance, il est possible également de mettre la main sur des multipièces comme ce modèle signé Collas, qui n'est pas sans évoquer un Pradel.
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